Stationnement : innover pour sortir du cul-de-sac

Oui, vous avez bien lu. Pas moins de 22 km2 de rues sont dédiés au stationnement et, selon des estimations conservatrices, un minimum de 15,3 km2 est occupé par les stationnements hors rue des entreprises, institutions et industries. Ce qui fait donc 37,3 km2 à déneiger, drainer, réparer, nettoyer et surveiller, à grands frais. Alors que les terrains à développer dans la ville se raréfient, l’innovation s’impose dans la gestion et l’aménagement de ces espaces en contexte de lutte et d’adaptation aux changements climatiques ainsi que de virage vers la mobilité durable. C’est pourquoi le CRE-Montréal lance le concours CASES (Convertir, Aménager, Substituer et faire Évoluer le Stationnement). Cette toute nouvelle campagne vise à stimuler la réflexion sur l’utilisation de l’espace dédié à l’automobile afin de mieux répondre aux aspirations sociales, économiques et environnementales de la métropole.

Tout espace de stationnement n’est pas dépourvu d’utilité, loin de là, mais que ce soit en termes d’esthétique, de rentabilité, de mobilité durable, d’îlots de chaleur urbains, de finances publiques, de sécurité piétonnière, de réduction des surverses d'égouts, de biodiversité, d’abordabilité des logements ou de qualité d’aménagement des quartiers, les stationnements font plus souvent partie du problème que de la solution. Il y a tout de même de quoi se réjouir, le mouvement pour la redéfinition de la place du stationnement en ville et l’innovation dans la gestion et l’aménagement est en marche. Avec le concours CASES, nous visons à multiplier les acteurs et accélérer le changement! 

Les cas de figure sont nombreux où l’utilisation de précieux espaces urbains par des véhicules immobiles est sous-optimale. De nombreux cas où cet espace servirait mieux la ville et sa population en revoyant en tout ou en partie son usage, sa gestion et son aménagement.

Par exemple, l'enracinement du télétravail et du commerce en ligne dans nos habitudes de vie change la donne pour les grands centres commerciaux et les employeurs qui se retrouvent avec de grandes aires vides. Des commerçants, notamment des restaurateurs de plus en plus nombreux (et leurs clients), préfèrent profiter d’un espace de terrasse et d’une rue animée que de quelques cases de stationnement. Une voie réservée pour bus, pouvant transporter efficacement des dizaines de milliers de passagers par jour, une piste cyclable achalandée sont généralement un meilleur actif de mobilité qu’une aire de repos pour quelques centaines de voitures. Les stationnements souterrains ou en structure sont aussi de formidables façons de réduire les impacts du stationnement et d'améliorer l’utilisation de l’espace. Et qu’en est-il de l’optimisation de la recharge des véhicules? Quelles stratégies garantiraient un usage optimal de l’espace? 

En matière de changement climatique et de mobilité durable, les impératifs de réduction des émissions de GES nous forcent à réimaginer le stationnement comme un espace qui nous incite à utiliser le moins possible l’automobile et, lorsque c’est le cas, que celle-ci soit de plus en plus électrique et partagée. Si l’abondance de stationnement incite à la motorisation des ménages, quels stationnements et autres moyens participeraient à démotoriser un nombre suffisant de ménages et ce de façon équitable?

Tout le monde a en tête un stationnement qui mériterait un examen de style, d’aménagement, voire une conversion complète. Alors, l’appel est lancé! 

 

Tous les détails de participation ici : www.concourscases.org/participation/

 

 

Le concours CASES est réalisé dans le cadre de la démarche Climat de changement, du Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec visant à mobiliser les décideurs et leur donner les outils et les références pour réduire collectivement nos émissions de GES et améliorer la résilience de nos communautés.

Ce projet est réalisé avec l’appui financier du gouvernement du Canada.

 

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