Suite à l’appel de consultation de la commission de l’environnement de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), le CRE-Montréal a déposé un mémoire le 9 mai.
La consultation vise la modification du Plan métropolitain de gestion des matières résiduelles (PMGMR) 2015-2020 pour ainsi prendre en compte les importants mouvements de l’actualité récente, tels que la présente crise du recyclage, les impacts du plastique, l’économie circulaire, etc.
Selon le nous, la gestion des matières résiduelles est un enjeu de grande importance en termes de développement durable. Pourtant, force est de constater que les efforts escomptés n’ont pas été au rendez-vous au cours des dernières années, même si un grand nombre de voix se sont élevées notamment dans le cadre de différentes consultations publiques pour le demander.
À la suite de l’adoption du PMGMR 2015-2020, nous écrivions dans un article (Envîle Express du 19 mai 2016) :
« Des enjeux sans conteste importants. Toutefois, malgré ses 28 mesures et les actions proposées qui apportent un vent de fraîcheur avec certains éléments nouveaux, il demeure difficile d’avoir l’assurance que ce PMGMR permettra de faire le grand bond en avant souhaité et nécessaire.
D’emblée, on peut être déçu que la CMM, qui accuse déjà un retard important par rapport aux objectifs 2015, ne se donne comme cible que de simplement repousser les objectifs de 3 ans pour les matières recyclables et de 10 ans pour les matières organiques. »
Nous comprenons que la gestion des matières résiduelles, de par sa complexité tant en termes de matières à traiter (types et quantités) que de la multiplicité des acteurs impliqués (gestion et décision), demande beaucoup d’interventions. Ce fait ne doit pas faire baisser les bras mais plutôt remonter les manches.
Dans le mémoire déposé en juin 2015, les cinq Conseils régionaux de l’environnement de la région métropolitaine (Montréal, Laval, Montérégie, Laurentides et Lanaudière), exposaient un grand nombre de recommandations qui, malheureusement, s’avère toujours d’actualité.
Si nous reconnaissons que les paliers gouvernementaux supérieurs (provincial et fédéral) ont un rôle crucial à jouer dans le dossier des matières résiduelles, nous appelons aussi la CMM et ses 82 municipalités à agir et à faire leur part car le temps presse. Force est de constater que le dossier des matières résiduelles n’a pas eu assez d’attention de la part des municipalités de la CMM au cours des dernières années. Arrêtons de renvoyer la balle aux autres (y compris la population) pour justifier la non-atteinte des objectifs. De par sa taille populationnelle et économique, la CMM se doit d’être exemplaire. Avec près de la moitié des matières résiduelles du Québec produites sur son territoire, il est évident que son impact sur les pratiques et les résultats de la province est énorme.
Dans ce nouveau mémoire, nous établissons 21 recommandations sous 3 grandes catégories :
Encouragement et aide à la population
Arrêt du gaspillage et de la pollution de l’environnement
Demandes au gouvernement du Québec
Nous espérons que cette nouvelle consultation de la CMM pour réviser le PMGMR 2015-2020 entraînera un véritable virage en faveur de la transition écologique que ce dossier requiert. La CMM et ses 82 municipalités doivent poser des gestes collectifs qui donneront le ton à leurs populations, et qui feront la démonstration que la gestion des matières résiduelles n’est pas seulement une somme de problèmes mais aussi de belles réussites environnementales, sociales et économiques.