A travers cette campagne, le CRE-Montréal souhaite améliorer les connaissances sur les politiques, les pratiques et l’offre de stationnement dans la région métropolitaine de Montréal afin de l’utiliser comme un outil pour favoriser le transport et l’aménagement durables.
Le CRE-Montréal s’intéresse à la question du stationnement depuis une dizaine d’années, car il le considère comme une composante essentielle du transport et un outil extrêmement efficace pour favoriser un transfert modal de l’auto solo vers une mobilité plus durable basée sur le cocktail transport : transport collectif, transport actif (marche, vélo) et de meilleurs usages de la voiture (taxi, autopartage, covoiturage).
Plusieurs stratégies et axes d'intervention sont menés par le CRE-Montréal dans le cadre de sa campagne sur le stationnement.
L’enjeu prioritaire de stationnement est, selon le CRE-Montréal, d’endiguer la dépendance à l’automobile, de trouver des solutions là où certains ne voient que des problèmes.
Le mémoire du CRE-Montréal commence par un cadrage sur la problématique, à savoir de quels problèmes de stationnement est-il question? La seconde section met de l’avant les efforts du CRE-Montréal pour que le stationnement soit mieux pensé mieux planifié et mieux géré. Dans une troisième section, la recommandation générale du CRE-Montréal est de mettre à jour la planification montréalaise en faveur de la mobilité durable tout en matérialisant les objectifs de croissance des alternatives à l’auto-solo. Enfin, les recommandations du CRE-Montréal concernant le projet de politique sont énoncées à la fin de ce document."
Le CRE-Montréal a par ailleurs collaboré aux deux mémoires suivants:
Selon le dernier inventaire des émissions de gaz à effet de serre de la collectivité montréalaise (Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques), le transport est responsable de 43,5 % des émissions de GES.
Le CRE-Montréal a travaillé en collaboration avec quatre arrondissements montréalais (Rosemont-La-Petite-Patrie, Le Plateau-Mont-Royal, Mercier-Hochelaga-Maisonneuve-Maisonneuve et Le Sud-Ouest) pour mettre en place des projets pilotes.
Les aires de stationnement ont des impacts significatifs sur les îlots de chaleur urbains. Le bureau de normalisation du Québec (BNQ) et l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) ont donné, en 2013, au CRE-Montréal le mandat de promouvoir la norme « Lutte aux ilots de chaleur urbains – Aménagement des aires de stationnement – Guide à l’attention des concepteurs », afin de prendre part à la lutte contre les îlots de chaleur urbains sur le territoire montréalais.
La construction d’aires de stationnements extérieurs implique une imperméabilisation des sols et la pose de matériaux de surface avec un faible IRS qui participent à la formation d’îlots de chaleur urbains. Le verdissement est donc un élément essentiel à intégrer pour limiter les impacts environnementaux sur les stationnements existants ou amenés à être construits.
Une des stratégies pour réduire l’espace nécessaire pour garer les automobiles est de favoriser le développement de l'autopartage. En effet, une voiture utilisée en autopartage répond en moyenne au besoin de 10 familles, ce qui réduit d’autant le besoin en stationnement.
L’application de vignettes de stationnement sur rue réservées aux résidents (SRRR) est un moyen efficace pour répondre aux besoins des résidents mais elle empêche l’utilisation des espaces disponibles en journée. L’imposition d’une nouvelle forme de tarification en journée sur les rues résidentielles offre la possibilité de dynamiser davantage les rues à proximité des zones commerciales.
La sécurité aux intersections est un point essentiel à prendre en compte ce qui nécessite le respect du Code de la sécurité routière du Québec qui interdit de se stationner ou de mettre des espaces de stationnements à moins de 5 mètres d’une intersection et ce pour donner de la visibilité aux automobilistes, aux vélos et aux piétons.
Pour intervenir d’une manière cohérente sur la question du stationnement, les villes et les arrondissements devraient se doter d’une Politique sur le stationnement commune. Ces mesures doivent intégrer plusieurs mesures qui préconisent une réduction des espaces alloués aux stationnements, l’utilisation de matériaux de surfaces perméables avec un fort IRS, une gestion des eaux de pluie sur le site et du verdissement.
Selon la Victoria Transport Policy Institut, le coût d’un stationnement au Canada peut varier entre 500 $ et 3 000 $ annuellement en fonction de son emplacement. Avec une proportion très importante de stationnements gratuits à Montréal, l’automobile est le mode le plus largement subventionné, ce qui stimule son utilisation et ne permet pas une mise en concurrence entre l’ensemble des modes de déplacement. La mise en place d’une taxe sur le stationnement est un outil efficace pour optimiser la tarification et dégager des fonds afin de financer les transports collectifs.