Que ce soit à l’échelle du Québec, de la Communauté métropolitaine de Montréal ou de la ville de Montréal, plusieurs bilans et consultations en lien avec la gestion des matières résiduelles retiennent notre attention en ce début d’année.
Recyc-Québec a publié le bilan 2021 de la Gestion des matières résiduelles au Québec. Alors que la part de matières organiques déviées de l’enfouissement est en hausse, ce qui est encourageant, le bilan rapporte une hausse des quantités de matières éliminées par habitant et ce alors que plusieurs sites d’enfouissement atteindront leur pleine capacité dans les prochaines années. Voici donc un autre signal inquiétant, renforçant le message du rapport du BAPE sur les déchets ultimes de l’urgence d’une transformation en profondeur de nos modes de consommation.
La consultation sur le Plan métropolitain de gestion des matières résiduelles 2024-2031 (Plan) est une occasion d'influencer le futur de la GMR à l’échelle de la Communauté métropolitaine de Montréal. Nous avons, conjointement avec les CRE de Laval, de Montérégie et des Laurentides, ainsi qu’avec l’appui du CRE Lanaudière, déposé un mémoire dans lequel nous réitérons l’importance de mettre la réduction à la source au cœur du futur Plan, le déchet le plus facile à gérer étant celui qui n’existe pas.
Ce mémoire est aussi un appel à faire preuve d’ambition et à se doter de cibles et de mesures fortes, cohérentes à l’échelle du territoire métropolitain. Nous y abordons la question de l’écofiscalité; de la responsabilité des ICI à mettre en place les systèmes de recyclage et de valorisation des matières organiques; de l’importance de l’ISFÉ (information, sensibilisation, formation et éducation); mais aussi de mécanismes de suivis du respect des réglementations.
Dans le même temps, la Commission sur le développement économique et urbain et l’habitation de la Ville de Montréal a annoncé la tenue d’une consultation publique sur la Feuille de route montréalaise en économie circulaire. Cette consultation est une opportunité de poser les bases d’une nouvelle économie montréalaise basée sur une optimisation des ressources et une réduction des besoins en matières premières. Elle débutera le 16 février prochain et s’étendra jusqu’au mois de mai, date limite pour le dépôt des mémoires.
On le constate, il y a plusieurs opportunités à saisir. Le temps est à l’action rapide et à différentes échelles. Sans ce changement de rythme, le risque est grand de voir les futurs bilans des plans et des politiques se traduire en de nouveaux constats d’échecs.
La gestion des matières résiduelles est une des clés de voûte d’une transition socio-écologique réussie. Les impacts environnementaux, sociaux et économiques sont énormes et demandent des changements de pratique en profondeur, l’adoption de mesures ambitieuses et l’attribution des ressources nécessaires à leur mise en œuvre et leur suivi. Ce changement de cap repose aussi sur un travail concerté et une responsabilité partagée de l’ensemble de la société: gouvernements du Canada et du Québec, CMM, municipalités, ICI et citoyens.
Sans cela, nous filons collectivement tout droit dans le mur.
