Au cours de l’année 2024, nous avons vécu plusieurs revirements de situation dans des dossiers de protection des milieux naturels et d’espaces verts sur l’île de Montréal. Protection du terrain convoité par Hypertech dans le Technoparc à Saint-Laurent, protection du boisé Steinberg dans Mercier—Hochelaga-Maisonneuve alors qu’un poste de transformation électrique devait venir s’y installer, engagement à la création d’une bande verte en bordure du terrain de Ray-Mont Logistique grâce au déplacement de voies du CN. Ces trois exemples marquants doivent nous donner le courage et l’espoir.
Élément commun de chacun de ces projets, l’option initiale, amenée souvent comme la seule envisageable, allait se traduire par une destruction des milieux naturels, milieux naturels situés dans des territoires fortement minéralisés. Une multitude de raisons étaient avancées : coûts trop élevés, complexité technique et administrative. Sans minimiser ces arguments, force est de constater qu’ils ne sont que rarement insurmontables lorsque l’ensemble des organisations font preuve d’ouverture.
Des décisions aux impacts à long-terme
Dans de tels dossiers, il faut se rappeler que les décisions sur les choix d’aménagement auront des conséquences sur des décennies. Il est souvent bien difficile de revenir en arrière, une fois que le milieu humide est remblayé ou que les arbres sont coupés. Et la compensation a démontré ses limites. Il est donc essentiel de se poser la question de l'impact des choix sur notre capacité à faire face aux multiples défis (perte de biodiversité, impacts de changements climatiques) et d’oser se projeter sur le long terme.
Le rôle clé des citoyen.nes
L’importante mobilisation de la société civile, et principalement des groupes citoyens, est tout particulièrement à souligner dans ces dossiers. Malgré de forts vents de face et des ressources souvent limitées, les citoyens et citoyennes engagé.es ont fait preuve d’une persévérance et d’une ténacité à toute épreuve, ils ont su entretenir la flamme de la mobilisation ainsi que l’attention des décideurs et des médias. Ces dénouements heureux n’auraient pu voir le jour sans eux et il est essentiel de souligner cet engagement.
Évaluer toutes les options
2025 sera très certainement le théâtre d’autres projets et d’autres mobilisations pour la protection des rares espaces verts et milieux naturels sur l’île de Montréal et dans la région métropolitaine. Le poste Berri-2 prévu sur une partie du terrain situé au nord de la Grande Bibliothèque est un de ceux-là.
Dans ce cas comme dans d’autres à venir, donnons-nous le temps de retourner toutes les pierres, d’évaluer toutes les solutions avant de prendre une décision, prenons le risque de sortir des sentiers battus et de mettre au jeu des solutions nouvelles qui vont démarquer la métropole et qui vont nous permettre l’atteinte plus rapide de nos objectifs de résilience face aux changements climatiques.
Rappelons-nous que ces décisions auront des impacts pour les prochaines décennies et rappelons-nous surtout que oui, souvent c’est possible!