À l’heure de vastes initiatives comme le Pacte pour la transition et les engagements de Montréal à devenir carboneutre, une réflexion s’impose sur ce qui nous empêche d’aller au bout de nos meilleures idées.
Le cerveau nous informe de l’urgence d’agir, données alarmistes à l’appui, pour la planète, pour nous donc. L’enthousiasme à poser des gestes se généralise et la volonté semble s’inscrire avec force dans les sourires et poignées de main entendus. Les mots prononcés suivent aussi ce mouvement : résilience, protection de la nature, énergies renouvelables, mobilité durable, économie circulaire… Ce ne sont pas les termes qui manquent pour définir toutes les orientations convenues dans lesquelles doivent s’inscrire les transformations à opérer pour se construire un avenir de qualité, pour tout le monde.
Pourtant, ce même cerveau, une fois mis devant le miroir des actions, prend souvent peur de ces reflets nouveaux et se met alors à élaborer des arguments qui pousse à hésiter, minimiser voire même reculer; de « bonnes fausses raisons ». D’autres mots viennent alors devancer les précédents : la réalité est complexe, on ne peut sacrifier de potentiels gains économiques, ce n’est pas moi qui prends la décision, c’est utopique de vouloir changer si vite… Quand vient le temps de poser les gestes concrets en faveur de changements d’habitude perçus comme une perte de confort ou comme un combat perdu d’avance, le schème des valeurs conformistes resurgit.
Ainsi, malgré l’assentiment général en faveur de la mobilité durable, de la biodiversité, du lien entre santé et pollution de l’eau et de l’air, du caractère précieux et irremplaçable de nos ressources, etc., bien des actions s’avèrent encore, soit timides, soit contre-productives.
Ainsi, dans la métropole,
Face aux multiples messages d’urgence d’agir, pour que les personnes et organisations sceptiques soient convaincues que finalement cela valait les efforts consentis et pour que celles qui sont motivées soient encouragées à poursuivre, il est indispensable que des résultats positifs d’envergure soient au rendez-vous.
Pour cela, des décisions, et donc des choix francs et maintenus (pour éviter que les exceptions continuent de devenir la règle), s’imposent en matière de réglementation et de pratiques. Avec la science en appui, le bien-être collectif d’aujourd’hui et de demain en tête de liste, souhaitons qu’une bonne partie des parties prenantes et de la population de la métropole du Québec saura adopter une attitude plus honnête et moins partisane ou court-termiste face aux choix à faire. Ne pas confondre volontairement ou involontairement arguments, valeurs et intérêts personnels; un bon point de départ pour ouvrir les discussions et porter vers des actions communes.
Soyons audacieux et osons les changements généralisés qui nous bousculent aujourd’hui mais que nous apprécierons collectivement une fois réalisés. Si les siècles derniers ont permis de porter des changements et des décisions majeures, comme un parc qui aujourd’hui fait la fierté des MontréalaisES, le mont Royal, et un réseau de transport collectif structurant avec la STM, notre 21e siècle devrait être capable de prendre les virages qui s’imposent.